5. Une période d’amnésie

Par Chen Jing, Chine

C’était après 17 heures, le 1er mai 2003. Je rentrais chez moi à pied après une réunion quand j’ai vu Sœur Li Nan, qui se tenait à côté d’une cabine téléphonique. Elle m’a fait signe d’approcher. Elle semblait nerveuse, comme si elle voulait me dire quelque chose, alors je me suis dépêchée de la rejoindre. En chuchotant, elle m’a dit qu’elle avait appelé une sœur, mais que celle-ci ne l’avait pas recontactée. Tandis que nous parlions, le téléphone a sonné. Je me suis dit que c’était cette sœur qui rappelait, alors j’ai répondu. À ma grande surprise, j’ai entendu la voix d’un homme. Je me suis rendu compte que quelque chose n’allait pas, alors j’ai vite raccroché. Li Nan et moi ne nous étions pratiquement rien dit de plus, quand nous avons vu une jeep verte s’arrêter dans un crissement de pneus, non loin de là où nous nous tenions. Quatre ou cinq policiers en civil ont bondi hors de la voiture et se sont rués vers nous, en criant : « Les voilà ! Vite ! Ce sont elles ! Des croyantes en Dieu Tout-Puissant ! » Confrontée à une arrestation subite, j’en ai eu un haut-le-cœur et j’ai continuellement prié Dieu en silence, me disant : « Mon Dieu, s’il Te plaît, protège mon cœur, ne me laisse pas être un Judas. » Quand j’ai fini de prier, je me suis rendu compte que j’avais encore mon bipeur et ma carte prépayée, alors je les ai jetés dans le caniveau à côté de moi, à l’insu des policiers. Puis je me suis rendu compte que j’avais le dossier de la réunion, alors je l’ai vite sorti, déchiré et jeté par terre. L’un des policiers m’a vue et il a hurlé : « Qu’est-ce que cette femme est en train de déchirer ? » Un autre policier, furieux, a ramassé les bouts de papier déchirés et il nous a poussées, Li Nan et moi, vers la jeep, en nous injuriant tout du long.

Au commissariat, nous avons été interrogées séparément. Quand je suis entrée dans la salle, j’ai vu trois policiers qui se tenaient derrière une table. Ils m’ont regardée comme si j’étais une ennemie, en grinçant des dents de manière audible. J’étais un peu nerveuse et je n’ai cessé de prier Dieu : « Mon Dieu, s’il Te plaît, empêche-moi de devenir un Judas. Peu importe comment ils m’interrogeront, je ne dois pas vendre mes frères et sœurs. » J’ai prié, puis mon cœur s’est peu à peu calmé. Un policier a commencé à me poser des questions en aboyant : « Quel est ton nom ? Où habites-tu ? Quel âge as-tu ? Depuis combien de temps crois-tu en Dieu ? Qui sont tes dirigeants ? Combien y a-t-il de gens dans l’Église… ? » Je leur ai seulement donné mon vrai nom et mon adresse, sans rien dire sur l’Église. L’un des policiers a violemment tapé sur la table et a dit : « Parle ! Ou bien nous allons devoir nous occuper de toi ! » Je n’ai rien dit, et les trois policiers se sont relayés pour m’interroger sans relâche pendant plusieurs heures. Je me suis dit : « J’ai l’impression qu’ils ne vont pas s’arrêter tant que je ne leur aurais pas donné quelque chose. Je pourrais peut-être leur indiquer le nom de quelqu’un qui a été expulsé ? Cette personne n’appartient plus à l’Église. » Mais alors, ces paroles de Dieu me sont venues à l’esprit : « Je ne serai plus miséricordieux envers ceux qui ne M’ont montré aucune loyauté pendant les périodes de tribulation, car Ma miséricorde ne s’étend que jusque-là. En outre, Je n’aime pas ceux qui M’ont déjà trahi et J’aime encore moins fréquenter ceux qui trahissent les intérêts de leurs amis. Voilà Mon tempérament, quelle que soit la personne » (La Parole, vol. 1 : L’apparition et l’œuvre de Dieu, Prépare suffisamment de bonnes actions pour ta destination). Le tempérament de Dieu ne peut être offensé. Dieu déteste le plus ceux qui Le trahissent. Les policiers ont continué à m’interroger pour m’amener à vendre l’Église. Si je leur disais quelque chose, ils continueraient certainement à faire pression sur moi pour obtenir d’autres informations. Il n’était pas question que je fasse quoi que ce soit pour trahir Dieu. Pensant à cela, je ne leur ai rien dit. Voyant que je refusais toujours de parler, un policier d’âge moyen au sourire lubrique s’est approché de moi et a saisi mon menton dans sa main. Il a dit : « Peut-être que tu parleras, une fois que je t’aurais embrassée ? Et si nous passions la nuit ensemble ? » La malveillance de ce policier m’a particulièrement dégoûtée, alors, très en colère, j’ai dit : « Vous êtes policier, comment pouvez-vous parler ainsi ? C’est ainsi que parlent les voyous ! » L’un des autres policiers s’est approché et, le cou tendu, haletant, il a hurlé : « Vas-tu parler, ou non ? Si tu ne parles pas, nous allons te battre à mort ! On va te faire goûter à nos matraques ! » Puis il est allé chercher sa matraque. J’ai alors commencé à avoir peur et, dans mon cœur, j’ai fait appel à Dieu en toute hâte, pour qu’Il me donne courage et foi, et qu’Il m’empêche de devenir un Judas. L’un des policiers m’a lancé un regard noir et il s’est rué vers moi. Instinctivement, j’ai protégé ma poitrine de mes bras, mais il m’a quand même porté un coup violent, qui m’a fait chanceler. D’un ton féroce, il m’a dit : « Je vais t’apprendre à ne pas parler ! Maintenant, regarde ce que je peux te faire ! » En brandissant sa matraque, un autre policier a crié : « Je vais t’apprendre à ne pas avouer. Voyons si ça te plaît ! » En disant cela, il a levé sa matraque et l’a rabattue violemment sur moi. Instinctivement, je me suis tournée sur la droite, et sa matraque m’a touchée à la tempe gauche. Il m’a frappée, puis ma tête s’est simplement mise à bourdonner, je me suis effondrée par terre, et je me suis évanouie. Je suis revenue à moi sans savoir pendant combien de temps j’étais restée inconsciente. J’avais la tête complètement vide et je ne me souvenais de rien. J’ai pensé : « Comment suis-je arrivée ici ? » Ma tête était engourdie et je ressentais une douleur sourde. J’étais allongée sur le sol, sans pouvoir bouger. Tout ce que je sentais, c’était que ma main droite était complètement flasque. Le côté droit de mon corps était insensible, et je ne pouvais pas le contrôler, c’était comme si la moitié de mon corps était paralysée. Au bout d’un long moment, je me suis finalement souvenue que j’avais été arrêtée parce que je croyais en Dieu. Voyant mon état, les policiers ont cessé de m’interroger. Ils m’ont soulevée, emmenée au centre de détention, et jetée au sol.

Dès que je suis arrivée en prison, plusieurs sœurs se sont rassemblées autour de moi, et voyant que j’avais été battue de cette façon, elles ont dit avec colère : « Comment peuvent-ils être aussi féroces ? Comment ont-ils pu battre quelqu’un qui allait parfaitement bien et le rendre comme ça ? Ils n’ont vraiment aucune humanité ! Ils forment vraiment une bande de démons ! » Les sœurs m’ont massé les mains et les jambes, et elles m’ont réconfortée. J’étais si émue que j’ai commencé à pleurer. Je savais qu’il s’agissait là de l’amour de Dieu, et cela m’a réchauffé le cœur. Il y avait huit sœurs enfermées avec moi. Xin Ming était l’une d’entre elles. Nous étions dans la même cellule. Quand j’étais arrivée au centre de détention, j’étais encore relativement lucide, mon élocution et mes réactions étaient normales, mais simplement, je ne pouvais pas facilement déplacer le côté droit de mon corps. Je ne pouvais pas tendre le bras droit, que je devais tenir comme si je portais un panier. Je ne pouvais pas me débarbouiller correctement, et je n’arrivais même pas faire sortir du dentifrice d’un tube en appuyant dessus. À l’heure des repas, je pouvais seulement utiliser une cuillère avec ma main gauche. Quand je marchais, je parvenais seulement à traîner mon pied droit, comme si la moitié de mon corps était paralysée. Mes sœurs avaient peur que je finisse paralysée, alors elles m’ont aidée à faire de l’exercice chaque jour, pendant la pause de midi. Une sœur me levait le bras, une autre m’aidait à me masser le bras pour faire circuler le sang, pendant qu’une autre sœur m’aidait à remuer la jambe, en se servant de son pied pour me pousser vers l’avant, petit à petit, ou en s’accroupissant et en faisant avancer mon pied avec ses mains. Voyant mon corps dans un pareil état, je me suis sentie vraiment faible, et j’ai pensé : « J’ai un côté du corps paralysé, je ne peux pas m’occuper de moi, et je suis un fardeau pour mes sœurs en les obligeant à m’apporter des soins. Ne suis-je pas devenue quelqu’un d’inutile ? » Penser à cela m’a beaucoup contrariée. Me sentant négative et faible, j’ai pensé à ce passage des paroles de Dieu : « À cette étape de l’œuvre, nous avons besoin d’une très grande foi et d’un très grand amour. Nous pouvons trébucher à la moindre négligence, car cette étape de l’œuvre est différente de toutes les précédentes : ce que Dieu parfait, c’est la foi des gens, qui est aussi bien invisible qu’intangible. Ce que Dieu fait, c’est de convertir les paroles en foi, en amour et en vie » (La Parole, vol. 1 : L’apparition et l’œuvre de Dieu, Le chemin… (8)). Ces paroles de Dieu m’ont donné la foi. Dieu avait permis que cela m’arrive afin de parfaire ma foi. Même si la police m’avait rendue infirme, comme Dieu avait utilisé les sœurs pour qu’elles prennent soin de moi et veillent sur moi, en échangeant sur les paroles de Dieu avec moi, j’avais fait l’expérience de Son amour. Même si je ne savais absolument pas quand je me rétablirais, voir que Dieu me guidait constamment me donnait la foi de continuer.

Au centre de détention, les sœurs m’aidaient à faire de l’exercice chaque jour. Elles m’habillaient le matin, me donnaient du pain de maïs cuit à la vapeur à l’heure des repas, et le soir, elles m’aidaient à installer ma literie. Elles échangeaient aussi souvent avec moi sur les paroles de Dieu et me chantaient des hymnes. J’étais très émue de les voir s’occuper de moi ainsi. Et je détestais vraiment les policiers de m’avoir estropiée au point que même faire des choses normales m’était difficile. Malgré cela, on me forçait quand même à rester assise du petit matin à sept heures du soir, chaque jour, comme tous les autres, et j’avais froid dans tout le corps. La nuit, on me faisait même monter la garde pendant une heure, mais les sœurs se relayaient pour me remplacer afin de m’aider. Un mois plus tard, le PCC m’a condamnée à deux ans de rééducation par le travail pour avoir « perturbé l’ordre social ». Cela m’a vraiment contrariée. J’étais à demi paralysée et ne pouvais pas prendre soin de moi, j’étais comme une personne inutile, comment allais-je bien pouvoir supporter ces deux longues années ? Les sœurs m’ont réconfortée, en disant : « Nous pouvons compter sur Dieu, Il nous aidera. Nous devons avoir foi en Lui ! » Quand on nous avait emmenées en prison, les sœurs avaient chanté de nombreux hymnes. L’un d’entre eux était : « Je désire voir le jour de la gloire de Dieu », qui m’a beaucoup émue : « Avec les exhortations de Dieu dans mon cœur, je ne m’agenouillerai jamais devant Satan. Bien que nos têtes puissent rouler et que notre sang puisse couler, la colonne vertébrale du peuple de Dieu ne peut pas ployer. Je porterai un témoignage retentissant pour Dieu et humilierai les démons et Satan. La douleur et les difficultés sont prédestinées par Dieu, et je serai fidèle et me soumettrai à Lui jusqu’à la mort. Plus jamais je ne ferai pleurer ni S’inquiéter Dieu. J’offrirai mon amour et ma loyauté à Dieu et accomplirai ma mission pour Le glorifier » (Suivre l’Agneau et chanter des cantiques nouveaux). Écouter ces hymnes m’avait beaucoup encouragée et je m’étais mise à chanter avec les sœurs, et plus j’avais chanté, plus ma foi était devenue grande. Même si on m’avait rendue infirme et que j’avais été condamnée à la prison, cette souffrance avait un sens. Avec cette souffrance, je pouvais rendre témoignage à Dieu et humilier le diable Satan. C’était quelque chose de glorieux. Pensant cela, je ne me suis plus sentie négative et j’ai été prête à me soumettre aux orchestrations et aux arrangements de Dieu. Plus nous chantions, plus nous étions émues. Certaines sœurs pleuraient en chantant, non pas parce que leur famille leur manquait ou parce qu’elles étaient bouleversées d’avoir été condamnées, mais parce qu’elles éprouvaient du bonheur et de la joie dans leur cœur et sentaient qu’il était vraiment glorieux de pouvoir rendre témoignage à Dieu !

À la prison, les gardiens ont vu que je ne pouvais pas faire de travail manuel et ils n’ont pas voulu me prendre. Ils en ont discuté un long moment avant d’accepter avec réticence. Ils m’ont mise au travail dans un atelier. Quand le superviseur a vu que je ne pouvais rien faire, on m’a envoyée nettoyer les toilettes. Comme le côté droit de mon corps était insensible, je marchais en m’appuyant entièrement sur ma jambe gauche et je ne pouvais marcher qu’avec difficulté, en traînant ma jambe droite. Quand je passais la serpillère, je m’accroupissais sur ma jambe gauche et je traînais ma jambe droite, en nettoyant avec difficulté, à l’aide de ma seule main gauche. Chaque fois que j’avais terminé de nettoyer une zone, il me fallait beaucoup d’efforts pour me relever. Je nettoyais tous les jours, du petit matin à 22 heures. Intérieurement, je me sentais lésée. Je me disais : « Ils me font travailler alors que mon corps est dans cet état, ils ne traitent vraiment pas les gens comme des êtres humains ! » Ce qui me rendait encore plus furieuse, c’était que les gardiens de prison me faisaient également faire tous les jours les exercices du matin avec les prisonniers, dans l’équipe d’entraînement. Nous devions courir, et comme j’étais au milieu de l’équipe, quand tout le monde se mettait en marche, je me faisais renverser. Néanmoins, ils ne voulaient quand même pas que je m’arrête. Je ne pouvais jamais tenir le rythme de ces exercices, de sorte que le chef de service me punissait en me faisant faire le tour de la cour en marchant. Je ne pouvais pas lever ma jambe droite, je devais donc la traîner quand je marchais. Après un long tour de cour, j’étais trop fatiguée pour continuer, et les bords de ma chaussure droite ont fini par être complètement troués. Avec le temps, je n’ai plus pu le supporter, et je me suis sentie très faible intérieurement. Xin Ming a échangé avec moi, m’encourageant et me réconfortant, et elle m’a récité ce passage des paroles de Dieu. Dieu Tout-Puissant dit : « Tu dois endurer des souffrances pour la vérité, tu dois te sacrifier pour la vérité, tu dois endurer l’humiliation pour la vérité et, pour gagner plus de vérité, tu dois subir plus de souffrance. C’est ce que tu devrais faire. […] Tu devrais poursuivre tout ce qui est beau et bon et tu devrais poursuivre un chemin plus significatif dans la vie » (La Parole, vol. 1 : L’apparition et l’œuvre de Dieu, Les expériences de Pierre : sa connaissance du châtiment et du jugement). En écoutant ces paroles de Dieu, j’ai compris que, par le biais de cette souffrance, Dieu voulait instiller la vérité en moi. Endurer cette souffrance avait du sens et je devais en faire l’expérience avec foi. Même si j’étais infirme et que je devais quand même travailler, Dieu était avec moi, et les sœurs étaient à mes côtés, échangeant souvent sur les paroles de Dieu avec moi. J’ai senti que Dieu ne m’avait jamais quittée. J’ai senti l’amour de Dieu.

Comme on ne m’avait donné aucun traitement, mon état a empiré de jour en jour. Je n’osais pas remuer le côté droit de mon corps, car c’était insupportablement douloureux quand je le faisais. Je ne pouvais pas me relever quand j’étais allongée, je devais laisser les sœurs m’aider à le faire. Ma main droite est devenue vraiment raide, je n’arrivais même pas à me rincer la bouche quand je me brossais les dents. Xin Ming a imploré le chef de service, qui a finalement cessé de m’obliger à nettoyer les toilettes. Mais il n’a pas voulu me laisser m’allonger. Chaque jour, je devais rester assise pendant plus de dix heures avant qu’on me laisse dormir. J’endurais la douleur et je m’appuyais légèrement contre le mur, n’osant pas bouger. Plus tard, mon état a empiré de plus en plus. Ma main gauche s’est mise à trembler quand je tenais une cuillère et, à l’heure des repas, je faisais tomber ma nourriture partout. Mon esprit était complètement vide, comme si je n’avais pas de pensées. Je savais que je croyais en Dieu et que je voulais écouter les sœurs échanger sur les paroles de Dieu, mais en dehors de cela, je ne savais absolument rien d’autre. Mes souvenirs étaient toujours fragmentés. J’oubliais des choses qui venaient de se produire et je ne m’en souvenais que temporairement. Mon cerveau réagissait lentement et je regardais fixement les choses, le regard vide. Parfois, je riais bêtement, sans m’en rendre compte. C’était seulement quand une sœur me disait d’arrêter que j’en prenais conscience et que je cessais de rire. À ce moment-là, j’avais le QI d’une jeune enfant, je parlais de manière saccadée et très lentement. Je restais souvent assise avachie sur mon lit, à regarder fixement mes mains et mes pieds, et je gloussais sans m’en rendre compte. Un jour, Xin Ming est revenue dans la cellule après avoir fini de travailler et je me suis mise à lui faire un large sourire, comme si j’avais vu un membre de ma famille. Elle m’a tapoté l’épaule et m’a demandé : « Qu’est-ce qui te fait sourire ? Sais-tu comment je m’appelle ? » J’ai simplement continué à sourire, secoué la tête et dit : « Je… ne… sais pas. » Un peu plus tard, je m’en suis souvenue et j’ai dit : « Tu… t’appelles… Ming. » Mais j’ai eu beau réfléchir, je n’ai tout simplement pas pu me souvenir de son nom de famille. Le chef du camp de travail a vu dans quel état j’étais et il a eu peur que je meure dans le camp et qu’il ait à en porter la responsabilité, alors il a autorisé le médecin du camp à venir me donner une infusion. Mais ce médecin m’a donné des médicaments au hasard, sans m’examiner au préalable. Par conséquent, non seulement mon état ne s’est pas amélioré, mais il a même empiré. Mes mains et mes pieds se sont mis à enfler, je ne pouvais plus remuer les doigts, et mes orteils sont devenus rouges et enflés, comme si j’avais des engelures. Ils n’ont eu d’autre choix que de m’emmener à l’hôpital de la province. Mon examen médical a montré que j’avais une accumulation de fluide sous-durale causée par une blessure à la tête, ce qui comprimait les nerfs et provoquait une hémiplégie. Le médecin a dit que si le fluide n’était pas extrait chirurgicalement à temps, je pouvais mourir. Mais ma famille n’avait pas les moyens de payer une opération, alors on m’a simplement ramenée dans le camp de travail. Sur le chemin du retour, je les ai entendus dire à voix basse : « Elle ne peut pas se permettre le traitement, mais on ne peut pas la laisser mourir ici. On devrait lui accorder une libération conditionnelle pour raison médicale. » Ma mémoire ne fonctionnait que par intermittence et rien ne m’inquiétait outre mesure. Je savais seulement que je croyais en Dieu, et que je confiais ma vie et ma mort à Dieu.

Quand je suis retournée dans le camp, on m’a mise dans une cellule différente et je n’ai pas pu contacter les sœurs avec lesquelles j’avais été. J’ai beaucoup souffert durant cette période. Je restais simplement assise sur mon lit à regarder l’entrée, espérant voir une sœur. Quand j’étais avec les sœurs, elles échangeaient souvent sur les paroles de Dieu avec moi et m’encourageaient, mais désormais, je me sentais vraiment seule et perdue. Mon cerveau ne marchait pas très bien, et je n’arrivais pas à me souvenir des paroles de Dieu, pas plus que je n’arrivais à entendre les sœurs échanger sur les paroles de Dieu avec moi. Dieu ne voulait-Il plus de moi ? J’éprouvais tant de souffrance, et je me demandais quel sens avait ma vie sans Dieu. Alors j’ai pensé à mourir. J’ai cessé de manger. Quelqu’un de la cellule est allé trouver Xin Ming, qui est venue me voir quand le superviseur n’était pas dans les parages. J’ai été vraiment contente de la voir. Elle s’est approchée de mon lit et m’a tapoté l’épaule. Tandis qu’elle m’aidait à me masser la main et le bras, elle m’a demandé : « Pourquoi ne manges-tu pas ? Est-ce que cela va faire le moindre bien à ta santé ? » En pleurant, j’ai répondu : « Tu… m’as… manqué. On… m’a… mise ici… où il n’y a… personne… pour échanger… sur les paroles de Dieu… avec moi. Je… me… sens… si seule. Dieu… ne veut-Il plus… de moi ? Ma vie… n’a plus… aucun sens. » Xin Ming m’a réconfortée, en disant : « Dieu veut encore de nous. Il attend juste que nous Lui rendions témoignage ! Nous devons vivre correctement ! » Puis elle m’a récité cet hymne des paroles de Dieu intitulé « Je suis déterminé à aimer Dieu » : « Tous les sujets et toutes les choses sont entre Tes mains ; mon destin est entre Tes mains et, d’ailleurs, Tu tiens ma vie entre Tes mains. Maintenant, je cherche à T’aimer, et que Tu me laisses T’aimer ou pas, et quelle que soit la façon dont Satan perturbe, je suis déterminé à T’aimer. Je suis moi-même prêt à chercher Dieu et à Le suivre. Maintenant, même s’Il veut m’abandonner, je Le suivrai. Qu’Il veuille de moi ou non, je L’aimerai toujours et, à la fin, je dois Le gagner. J’offre mon cœur à Dieu et, quoi qu’Il fasse, je Le suivrai toute ma vie. Je dois L’aimer et je dois Le gagner, coûte que coûte. Je ne m’arrêterai pas tant que je ne L’aurai pas gagné » (La Parole, vol. 1 : L’apparition et l’œuvre de Dieu, L’amour sincère pour Dieu est spontané). Xin Ming m’a dit : « Nous devons avoir une vraie foi en Dieu ! Quoi qu’il nous arrive, nous devons Le suivre jusqu’à la fin. La détermination que nous avions auparavant ne doit pas vaciller. Seul cela est vraiment aimer Dieu et avoir une vraie foi. Maintenant, la situation est différente, et les sœurs ne sont pas là, donc tu penses que Dieu ne veut pas de toi. Ne te méprends-tu pas sur Dieu ? Où est ta foi ? Dieu a arrangé cette situation pour nous en espérant que nous resterons fermes dans notre témoignage à Son sujet. Nous devons garder notre foi en Dieu ! » Après l’échange de Xin Ming, j’ai su qu’il était faux de dire que Dieu ne voulait pas de moi, que je devais vivre correctement et que je ne pouvais pas être lâche. Je devais suivre Dieu jusqu’à la fin, quoi qu’il arrive. J’ai repris espoir, mon cœur s’est éclairé et j’ai à nouveau été heureuse. Alors que Xin Ming allait partir, j’ai saisi sa main, ne voulant pas la laisser s’en aller, et j’ai dit : « Je… veux… entendre… les paroles de Dieu. » Elle a dit qu’elle reviendrait me voir et elle m’a enjoint de prier Dieu davantage quand les choses devenaient difficiles, ajoutant que Dieu m’entendrait. Après son départ, j’ai prié Dieu, en disant : « Mon… Dieu, Je me sens… si… seule, sans… personne… ici, mon… cerveau… ne marche pas… correctement, je veux… entendre… Tes paroles, s’il Te plaît… donne-moi… quelqu’un, je veux… entendre… Tes paroles… »

Le lendemain du jour où j’ai dit cette prière, le chef de service a déclaré : « Chen, voilà une compagne de cellule pour toi. Elle te tiendra compagnie. » Quand j’ai vu qu’il s’agissait de Sœur He Li, j’ai été ravie ! J’ai su que Dieu avait entendu ma prière. He Li était contente de me voir, elle aussi. Elle m’a prise dans ses bras et a dit : « J’ai appris que tu avais été gravement blessée après avoir été battue, je voulais te voir, et finalement, je peux le faire maintenant ! » He Li s’est occupée de moi avec attention chaque jour, elle m’a aidée à faire de l’exercice, a bavardé avec moi, et elle a souvent échangé sur les paroles de Dieu avec moi, en m’encourageant et en me réconfortant. Au fil du temps, mon esprit a commencé à réagir, et j’ai pu interagir avec elle. Un jour, j’ai examiné mes mains et j’ai dit à He Li : « Quand… mon état… va-t-il s’améliorer ? Va-t-il… s’améliorer ? » Elle a alors échangé avec moi : « Dieu n’a-t-Il pas prononcé ces paroles ? “Dieu Tout-Puissant est un médecin tout-puissant ! Demeurer dans la maladie, c’est être malade, mais demeurer dans l’esprit, c’est être bien. Tant qu’il te restera un dernier souffle, Dieu ne te laissera pas mourir(La Parole, vol. 1 : L’apparition et l’œuvre de Dieu, Déclarations de Christ au commencement, Chapitre 6). “Durant les épreuves, il est normal que les gens soient faibles, qu’ils aient de la négativité en eux, ou qu’ils manquent de clarté au sujet des intentions de Dieu ou de leur voie de pratique. Mais en général, tu dois avoir foi en l’œuvre de Dieu et, tout comme Job, ne pas nier Dieu(La Parole, vol. 1 : L’apparition et l’œuvre de Dieu, Ceux qui doivent être rendus parfaits doivent subir l’épurement). Nous devons vivre selon les paroles de Dieu et ne pas sombrer dans le désespoir. Dieu est tout-puissant. Quant à savoir si nous nous remettrons d’une maladie, c’est entre Ses mains. Nous ne devons absolument pas nous plaindre ! Job n’a jamais perdu foi en Dieu en traversant des épreuves aussi terribles, nous devons donc croire aux paroles de Dieu, et avoir une vraie foi en Lui ! » En écoutant cela, je me suis sentie si heureuse. J’ai pensé que les paroles de Dieu étaient formidables.

J’ai commencé à aller un peu mieux vers décembre. Je me lavais les pieds quand j’ai soudain remarqué que ma jambe droite et mon pied droit étaient blancs. Les ongles de ce pied n’avaient pas poussé pendant six mois. Je n’avais jamais remarqué cela avant. J’ai pensé : « Mon bras et ma jambe ne montrent aucun signe de récupération. Vu leur apparence, je vais certainement mourir. J’ai seulement 41 ans. Vais-je vraiment mourir comme cela ? » Je me suis sentie un peu découragée et j’ai prié Dieu : « Mon Dieu, j’ai été arrêtée à cause de ma foi en Toi. Même si je meurs, je ne le regretterai pas. Si je peux continuer à vivre, je continuerai à croire en Toi ! » J’ai prié en disant ces mots par intermittence dans mon cœur. Après cette prière, j’ai senti mon sang déferler dans mon corps et j’ai eu un peu chaud. Je n’avais jamais ressenti cela auparavant. Le lendemain, alors que He Li m’aidait à aller aux toilettes, j’ai constaté que je pouvais un peu lever ma jambe droite. Avant cela, He Li avait toujours dû tirer ma jambe pour lui faire franchir le seuil, chaque fois que j’allais aux toilettes. Cette fois, elle était sur le point de se baisser, mais avant qu’elle puisse tirer ma jambe, j’ai réussi à le faire moi-même ! Quand nous avons vu cela, nous avons toutes deux été vraiment ravies et je me suis sentie très reconnaissante envers Dieu. Le 26 décembre, ma libération conditionnelle pour raison médicale a été approuvée. Je ne m’y attendais pas. À ce moment-là, deux personnes seulement pouvaient bénéficier d’une libération conditionnelle pour raison médicale, or il y avait trois personnes gravement malades dans la prison, j’ai donc été surprise qu’on me l’accorde. Le superviseur a dit : « Chen, ton mari est venu te chercher. Tu peux rentrer chez toi. Tu purgeras une peine d’un an à ton domicile. Tu n’as pas le droit de prêcher l’Évangile et nous allons notifier les autorités locales de garder un œil sur toi. » J’étais si heureuse. Xin Ming était contente pour moi, elle aussi. Elle a vite rassemblé mes affaires et m’a aidée à sortir de la cellule. Mon mari a dû payer une caution de 2000 yuans au camp de travail avant que je puisse quitter cet enfer sur terre.

Tout ce que je pouvais faire quand je suis rentrée chez moi, c’était rester allongée sur mon lit. Je ne pouvais remuer ni les bras ni les jambes. J’avais les membres en coton. Cette année-là a été vraiment difficile à la maison. Nous avions plus de 10000 yuans de dettes. Nous avions même dû emprunter pour payer ma libération conditionnelle pour raison médicale. Je ne pouvais recevoir aucun traitement, car nous n’avions pas d’argent. Je souffrais parfois, parce que je me morfondais dans la maladie, mais je savais que tout cela était entre les mains de Dieu et que c’était à Lui de décider si mon état allait s’améliorer ou non. Dieu est mon plus grand soutien. J’ai souvent prié Dieu et, peu à peu, je suis devenue forte, sur le plan spirituel. Je mourais d’envie de lire les paroles de Dieu, à ce moment-là, mais comme le PCC me surveillait encore, mes frères et sœurs ne pouvaient pas entrer en contact avec moi. Ma mère était croyante, et elle m’a apporté une copie manuscrite des paroles de Dieu. J’étais ravie et je lui ai vite pris ce livre. Je l’ai lu encore et encore. Même si je ne me souvenais de rien, je pouvais le comprendre. J’étais si heureuse et sereine, et je ne me demandais pas si j’allais vivre ou mourir. Tant que je pourrais lire les paroles de Dieu, je serais satisfaite. Après deux ou trois mois, j’ai pu marcher en claudiquant quand on me soutenait, sans prendre de médicaments ni recevoir d’injections, et j’ai pu manger seule.

Un jour, en 2004, j’ai trouvé une enveloppe dans mon tiroir. Quand je l’ai ouverte, j’ai vu une cassette dont la bande était enchevêtrée, et je me suis dit : « Est-ce une cassette d’hymnes ? » J’ai demandé à mon fils de la démêler et je l’ai mise dans un magnétophone. À ma grande surprise, la cassette a commencé à fonctionner. J’étais tellement heureuse d’entendre des hymnes des paroles de Dieu ! Après quoi, j’ai écouté ces hymnes chaque jour, encore et encore, mon cœur s’éclaircissant davantage à chaque écoute. Je me sentais profondément inspirée, en particulier quand j’écoutais le « Cantique des vainqueurs » : « Avez-vous déjà accepté les bénédictions qui ont été préparées pour vous ? Avez-vous déjà poursuivi les promesses qui vous ont été faites ? Sous la direction de la lumière, vous briserez l’emprise des forces des ténèbres. Au milieu de l’obscurité, vous ne perdrez pas la direction de la lumière. Vous serez maîtres de toute la création. Vous serez des vainqueurs devant Satan. À la chute du royaume du grand dragon rouge, vous vous dresserez au milieu de la myriade de personnes comme une preuve de Ma victoire. Vous resterez fermes et serez inébranlables au pays de Sinim. Par les souffrances que vous supportez, vous hériterez de Mes bénédictions et vous rayonnerez Ma lumière de gloire à travers l’univers entier » (La Parole, vol. 1 : L’apparition et l’œuvre de Dieu, Les paroles de Dieu à l’univers entier, Chapitre 19). J’ai compris que l’œuvre de Dieu dans les derniers jours consistait à utiliser les persécutions du grand dragon rouge pour parfaire un groupe de vainqueurs. Même si j’avais enduré certaines souffrances, et que cela m’avait rendue infirme, ma foi avait été perfectionnée grâce à cet environnement, et j’avais pu rester ferme grâce à la direction des paroles de Dieu. Après avoir été rendue infirme, non seulement j’avais perdu la mémoire, mais je n’avais même pas pu m’occuper de moi. Je m’étais sentie négative et faible, encore et encore, et c’était seulement parce que Dieu m’avait aidée, grâce aux sœurs qui avaient échangé avec moi sur Ses paroles, encore et encore, que j’avais trouvé la foi nécessaire pour me sortir de cette situation difficile. Cela m’a montré que les paroles de Dieu sont la lumière et qu’elles peuvent, à tout moment, éclairer la voie à prendre et donner aux gens un chemin à suivre. En traversant cette situation, même si ma chair avait quelque peu souffert, j’avais pu comprendre la vérité, ma foi en Dieu avait grandi, et j’avais gagné une certaine compréhension de la toute-puissance et de la souveraineté de Dieu. Mes souffrances avaient eu tellement de sens ! Les paroles de Dieu m’ont motivée et mon état s’est amélioré de jour en jour. J’ai retrouvé la mémoire en grande partie et j’ai pu parler de façon cohérente. En 2005, j’ai pu marcher lentement. À la fin de cette année, j’ai pris le train toute seule pour aller voir ma sœur cadette, dans une autre ville, et je lui ai prêché l’Évangile de Dieu Tout-Puissant. Quand les membres de ma famille ont vu que j’avais aussi bien récupéré, certains ont dit : « Il y a vraiment un Dieu ! » D’autres ont dit : « Ton Dieu est vraiment tout-puissant ! » La belle-mère de ma sœur aînée a également accepté l’Évangile de Dieu des derniers jours après m’avoir écoutée raconter mon expérience. J’ai fini par me rétablir complètement par la suite. Je n’ai plus boité à cause de ma jambe et je suis redevenue une personne normale. Mon entourage a été stupéfait de voir à quel point je m’étais remise rapidement. Un jour, je suis tombée par hasard sur Xin Ming dans la rue. Je ne peux pas exprimer à quel point j’en ai été ravie. Je l’ai immédiatement prise dans mes bras et nous avons pleuré, tellement nous étions émues. Lors d’une visite de contrôle, en 2018, le médecin a examiné mes radiographies avec surprise pendant un long moment et il a dit que le gonflement sanguin dans ma tête s’était déjà calcifié. C’était un miracle que ce gonflement se soit calcifié sans aucun traitement, alors que mon cerveau avait été gravement lésé. Quand j’ai entendu le médecin dire cela, j’ai remercié Dieu de tout mon cœur ! Je me suis remise lentement, passant de personne paralysée et mourante à personne normale. C’était quelque chose que nul n’aurait osé imaginer.

Ayant fait cette expérience, j’ai vu que Dieu administrait toutes choses et que la vie et la mort des gens étaient entièrement entre Ses mains. Exactement comme Dieu le dit : « Le cœur et l’esprit de l’homme sont à la portée de Dieu, et tout dans sa vie est contemplée par les yeux de Dieu. Peu importe que tu croies ou non à tout cela, toutes les choses, qu’elles soient vivantes ou mortes, pivoteront, changeront, se renouvelleront et disparaîtront conformément aux pensées de Dieu. Voilà comment Dieu détient la souveraineté sur toutes choses » (La Parole, vol. 1 : L’apparition et l’œuvre de Dieu, Dieu est la source de la vie de l’homme). Ma foi en Dieu a beaucoup grandi grâce à cette expérience particulière. Dieu m’a donné une deuxième chance de vivre. Quelles que soient les persécutions ou les tribulations auxquelles je ferai peut-être face à l’avenir, je resterai toujours inébranlable dans ma foi pour suivre Dieu et je ferai bien mon devoir pour Lui rendre Son amour.

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